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Date de naissance : 16 Septembre 1956 Pays d'origine : Etats-unis Sexe : masculin Métier : acteur, ... Comment passe-t-on du statut d’étoile montante du cinĂ©ma amĂ©ricain, d’espoir inattendu de l’Actor’s Studio, Ă celui de symbole mĂŞme du gâchis, de has been Ă la gueule dĂ©jantĂ©e, en moins d’une dĂ©cennie? Comment sabre-t-on une carrière commencĂ©e sous l’aurĂ©ole divine de Cimino, Spielberg, Roeg, ou Coppola? Comment reste-t-on dans l’Histoire pour son plus mauvais film, Ă savoir un pathĂ©tique et clipesque mĂ©trage pseudo Ă©rotique mettant en scène le striptease le plus soft du siècle? A toutes ces questions, il existe une seule rĂ©ponse: faites comme Mickey Rourke! ![]() Son succès public, Rourke le trouve enfin en 1986. Adaptant un roman minable avec toute la grâce dont on le sait capable, le lamentable Adrian Lyne (Liaison fatale, Flashdance) engage Mickey Rourke dans le rĂ´le d’un sĂ©ducteur mystĂ©rieux emmenant la somptueuse Kim Basinger (autre ex-gloire des eighties) dans un torrent de sensations Ă©rotico-cucul la praline. 9 Semaines ½ cartonne dans le monde entier, et impose l’acteur dans un rĂ´le qui ne lui sied guère: celui de sex-symbol. Au demeurant, le couple, qui fonctionne Ă l’écran, se dĂ©teste cordialement, l’actrice n’hĂ©sitant pas Ă l’époque Ă rĂ©vĂ©ler aux journalistes que Rourke est l’acteur qui embrasse dĂ©finitivement le plus mal. Jusqu’à la sortie rĂ©cente de Sin City, 9 Semaines ½ est restĂ© le seul succès du comĂ©dien, qui enchaĂ®ne alors une collection impressionnante de bides: Angel Heart, pourtant meilleur film d’Alan Parker; Barfly, magnifique composition dans cette semi-autobiographie de Charles Bukowski; L’Irlandais, Johnny belle gueule, etc. Rourke creuse sa tombe… et ferme le couvercle avec ce qu’il croit ĂŞtre sa grande Ĺ“uvre: Homeboy. Ce film, tirĂ© de sa propre expĂ©rience de boxeur, il y met tout son cĹ“ur, toute sa hargne, il y croit dur comme fer. Malheureusement, incroyablement bancal, portĂ© cependant par la musique magnifique de Clapton, Homeboy est un ratage, certes attachant, mais qui sombre dans les profondeurs du box-office, et se retrouve aujourd’hui en DVD Ă 1€ dans les solderies. Hollywood se fout de sa gueule et lui tourne le dos. Lui n’a d’autre choix que de se tourner vers Zalman King, scĂ©nariste de 9 Semaines ½ justement. A partir de lĂ , la carrière de Rourke prend un nouveau tournant: il a besoin urgemment d’un succès, il le sait, accepte des sommes folles pour L’OrchidĂ©e sauvage (et ses scènes de sexe non simulĂ©es), Harley Davidson and the Marlboro Man, ou Sables mortels et multiplie Ă peu près en mĂŞme temps les propos racistes sur John Singleton ou Spike Lee (qui, en retour, lui reprochera de "puer des pieds, de rouler sans casque, et de dire des conneries"), dont il juge les films responsables des Ă©meutes de Los Angeles. EntrĂ© dans le cinĂ©ma par la grande porte, il en est vite refoulĂ© par le vide-ordures. La dĂ©cennie qui suit voit l’acteur progressivement oubliĂ© et mis au banc d’Hollywood. Ses rares films ne sortent plus, si ce n’est en vidĂ©o (F.T.W. ou Bullet), et Mickey Rourke retourne d’oĂą il vient: la boxe. Il pratique d’abord avec sa femme CarrĂ© Otis (L’OrchidĂ©e sauvage), qu’il envoie plusieurs fois Ă l’hĂ´pital, puis sur des boxeurs professionnels. Une douzaine de matchs, autant de dĂ©faites selon la lĂ©gende… Sauf que la lĂ©gende, pour une fois, est fausse, puisqu’il s’avère que Rourke est un excellent boxeur et n’a subi aucune dĂ©faite durant cette pĂ©riode. MalgrĂ© son talent, il est sĂ©rieusement amochĂ© plusieurs fois, au point que son visage en devient mĂ©connaissable: les yeux tombant, les lèvres pendantes, les pommettes cassĂ©es, la tĂŞte de Rourke est un exemple unique dans les anales hollywoodiennes: un acteur passe du statut de sex-symbol Ă celui de duplicata ratĂ© de Quasimodo. Au mĂŞme moment, il en profite Ă©galement pour se faire soutirer plusieurs millions de dollars par un Français spĂ©cialiste de l’arnaque, et pour sortir quelques commentaires savoureux qui font la une des journaux: "Ce que je ne veux pas chez une femme? La mĂŞme chose que lorsque j’achète un cheval, un cou trop long et des jambes trop courtes". Pas de doute, Mickey fait peur, les rĂ©alisateurs n’en veulent plus, ils le savent capable de dĂ©barquer sur un tournage avec toute sa bande de Hell’s Angels (il l’a dĂ©jĂ fait)! Il finit par s’en rendre compte, fait profil bas, consulte un psy, se remet peu Ă peu dans le bain. "J’ai perdu ma femme, ma maison, ma crĂ©dibilitĂ©, mes amis… J’ai perdu mon âme. J’accepte tout ça aujourd’hui, mais quand ça m’est arrivé… La seule chose que je pouvais me payer, c’était un psy. Alors j’y ai mis tout mon argent: trois fois par semaine les deux premières annĂ©es… Je n’ai loupĂ© que deux rendez-vous en six ans". Il ajoute: "Je pensais que mon talent compenserait mon manque de communication. Je veux me donner Ă 100% cette fois. Je demande juste une seconde chance". Cette seconde chance, c’est tout d’abord Tsui Hark qui la lui donne, dans le semi-parodique Double Team. Un rĂ´le de mĂ©chant, un vrai, dans lequel Rourke insuffle une part d’humanitĂ©. Stamos est un terroriste, certes, mais un terroriste qui pleure la mort de son fils. A partir de lĂ , et malgrĂ© l’échec sans appel du film, l’acteur enchaĂ®ne les petits rĂ´les, modestement, mais sĂ»rement. Son retour est proche, mais il patiente, agrĂ©mentant sa filmographie de noms prestigieux: Coppola (L’IdĂ©aliste), Vincent Gallo (Buffalo '66), Terence Malick (La Ligne rouge), Sean Penn (The Pledge)… Il retente l’aventure Ă©rotique avec Love in Paris, suite incroyable de mĂ©diocritĂ© Ă 9 Semaines ½, joue de nouveau un mĂ©chant dans Get Carter, cette fois face Ă Stallone. Manque de chance, le film est pitoyable, et l’affrontement entre les deux stars donne un magma incomprĂ©hensible de plans foireux. Rourke enchaĂ®ne deux films par an, il existe de nouveau aux yeux des producteurs, mais le public ne le reconnaĂ®t pas encore… Jusqu’en 2003, annĂ©e de son vrai retour. Il tourne dans Il Ă©tait une fois au Mexique (demi-succès), Man on Fire (succès) et, surtout, dans Sin City, pour lequel il est en haut de l’affiche. Robert Rodriguez, Tony Scott, deux membres de la bande Tarantino, cinĂ©aste qui justement avait pour souhait de relancer la carrière de l’acteur. L’avenir aujourd’hui? Serein. AdulĂ© par toute une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’acteurs (parmi lesquels Johnny Depp), il revient dans un rĂ´le important de Domino de Tony Scott, tourne sous peu la suite de Sin City, donne sa voix Ă quelques jeux vidĂ©o, se balade dans les rues de Sancerre dans des fringues de cuir… Il est libre, Mickey! Y en a mĂŞme qui disent qu’ils l’ont vu voler. |
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